La démocratie comme remède anti-préjugés
La commune d’Ayen (19) implique ces habitants pour un projet pédagogique : la création de boîtes de médicaments anti-préjugés.
Cette fiche a été rédigée par Démocratie Ouverte en partenariat avec la Banque des Territoires.
Elle est aussi publiée dans l’espace Dialogue Citoyen du site de la Banque des Territoires.
INFO
Cette fiche est publiée sous licence Creative Commons « CC by » c’est à dire que vous pouvez l’utiliser, la partager, la modifier, la diffuser… bref en faire ce que vous voulez tant que vous citez les auteurs : la Mairie de Paris , Démocratie Ouverte et la Banque des Territoires.
RÉSUMÉ
Dans un climat de défiance des représentants élus dans les territoires ruraux, le petit village d’Ayen a décidé de renforcer la participation citoyenne pour la co-construction de l’intérêt général. L’équipe municipale a initié un projet pédagogique, baptisé « prejugix 400mg », pour restaurer un dialogue permanent avec les habitants et revitaliser la démocratie de proximité. L’objectif : impliquer les habitants dans la création de boîtes de médicament anti-préjugés.
LE PROJET
Le défi d’Ayen : installer un nouveau ruralisme démocratique
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A la fin des années 2000, une majorité de la population d’Ayen (on compte aujourd’hui 708 habitants) se plaignait du faible niveau d’information et du manque de transparence de la commune : peu d’invitations aux réunions officielles, des conseils municipaux sans compte-rendus, l’absence de consultation auprès des citoyens pour les projets locaux…
Pour répondre à cette demande sociale, la collectivité s’est efforcé de mettre en place une communication efficace en expérimentant un ensemble d’outils, souples et légers, à destination de ses habitants : lettres d’information, invitations à des réunions publiques, flyers, site internet, réseaux sociaux.
Dès 2018, la collectivité s’est lancé dans un nouveau défi en partenariat avec OS Association et la Nouvelle-Aquitaine : la création de boîtes de médicaments anti-préjugés sur des thèmes particuliers de la vie quotidienne et traiter par les citoyens de la commune. Ce projet d’innovation démocratique « Prejugix 400mg » poursuit l’objectif de restaurer le lien social et renforcer la participation citoyenne en milieu rural.
Une démarche pédagogique et co-éducative
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Cette approche pédagogique d’implication des habitants est d’abord une réponse à un appel à projet lancé par OS Association et la Nouvelle-Aquitaine. Au départ, l’association a imaginé, créé et distribué en 2015 le premier médicament anti-préjugés « Prejugix 200mg ». La structure a décidé de poursuivre en initiant un processus de co-construction dans les 12 départements de la Région, et auprès de 16 structures travaillant sur 16 thématiques spécifiques.
En Corrèze, la démarche est initiée et portée par la Maison des Services aux Publics à travers son comité des usagers et des habitants. Ce groupe de volontaires a fait le choix de déconstruire les préjugés sur le thème du développement durable.
En parallèle, les élus et techniciens de l’administration se sont intégrés dans un processus d’acculturation et de formation-action aux méthodes et techniques d’animation d’intelligence collective (brise-glâce, brainstorming, forum ouvert, débat mouvant…). Des temps d’échange et de discussion ouverts à toutes et tous, entre débats publics et ateliers créatifs, ont été facilités par la commune d’Ayen, ceci par la mise en oeuvre d’une pédagogie de l’écoute, du partage et de la co-éducation.
Par conséquent, les participants ont rédigé une notice regroupant des témoignages de personnes qui se disent victimes de préjugés et recensant les bonnes postures à prendre, rassemblés dans une vraie boîte de médicament. Dépassant la logique d’une simple réponse à un appel à projet, ce projet d’innovation démocratique a permis plus précisément de développer une participation active au sein d’un lieu de vie ouvert, de plaisir à être ensemble et de proximité dans un territoire rural.
16 000 rouleaux et plus de 1000 boîtes de médicaments anti-préjugés attendus !
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16 000 rouleaux et plus de 1000 boîtes de médicaments anti-préjugés attendus, 11 citoyens référents et plus de 15 personnes pour chaque atelier, la Maison des Services au Public a réussi sa mission avec l’organisation de plus de 30 ateliers créatifs et réunions pour une participation de 100 citoyens. La structure municipale a notamment dépassé les « TLM » (« Toujours Les Mêmes ») grâce à une participation citoyenne représentative de la diversité du territoire. Les débats publics sur l’élaboration de la notice n’ont pas accueilli les mêmes personnes que lors des ateliers créatifs. La diversité de l’offre proposée a permis aux habitants de dépasser le manque de confiance en eux et de développer leur pouvoir d’agir.
De plus, l’organisation des événements, partagés entre le travail d’un élu, d’une animatrice et d’un service civique, s’est soldé par un travail d’équipe transversal et collaboratif. Un projet culturel et pédagogique qui a fait émerger progressivement des habitants plus impliqués et plus responsables mais aussi des liens de proximité plus proche entre la Maison des Services au Public et les citoyens sur le territoire de la commune. Un bilan très positif, où sont attendues plus de 11 400 boîtes le 14 décembre 2019 pour la journée de lancement.
CALENDRIER
Merci à Jérôme Perdrix de la commune d’Ayen et Alexis Desvaux de Démocratie Ouverte pour la documentation de cette initiative de participation citoyenne innovante.
SATISFACTIONS / DIFFICULTÉS
CHIFFRES CLÉS
- Durée du projetDe janvier à décembre 2019.
- ETPGlobalement estimé pour un an à :
- La participation d’un élu et de citoyens impliqués
- Une animatrice de la médiathèque : 50 heures
- Un service civique : 30 heures
- Budget150 euros d’adhésion à OS association.
Un investissement en temps d’agents.
RÉSULTATS
ASTUCES / TEMOIGNAGES
« Le bilan est plus que positif pour ce projet qui pouvait sembler au départ quelque peu « élitiste » et éloigné des préoccupations quotidiennes des habitants. Il a rempli sa mission en soudant les participants et en faisant émerger de nombreux temps d’échanges et de partages entre les Ayennois d’origine diverses. Ce projet s’inscrit dans l’ADN de la collectivité et pour la MSAP c’est un projet innovant sur lequel elle peut communiquer auprès de ses partenaires. »
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