Alors que l’adaptation au changement climatique et son atténuation demandent des décisions à fort impact de la part des pouvoirs publics, certaines voix s’élèvent pour vanter l’efficacité d’une « dictature verte ». Cette expression qui relève de l’oxymore – le dictateur n’use-t-il pas de son pouvoir pour son propre intérêt ? – révèle la tension que fait peser toute situation de crise sur l’exigence d’une démocratie qui se donne le temps et les moyens de la délibération.
L’expérience de la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC) a prouvé à l’échelle nationale qu’un panel de citoyen·nes tiré·es au sort pouvait émettre des propositions conciliant crise écologique, justice sociale et exigence démocratique. Les conventions citoyennes sont apparues comme un dispositif efficace pour rattacher les citoyen·nes à la mise en oeuvre des transitions justes. Certaines collectivités territoriales se sont emparées de cet objet pour le mettre en place à l’échelle locale : la Région Occitanie en 2020, Est Ensemble en 2021, Grenoble Alpes Métropole en 2022…
Pour commencer l’année 2023 et enclencher notre série thématique Démocraties et Transitions, le Réseau des Territoires de l’Innovation Démocratique propose à ses collectivités adhérentes réflechir ensemble à la pertinence de décliner les conventions citoyennes pour le climat à l’échelle locale, et aux principes indispensables pour assurer leur qualité démocratique.
Nous aurons le plaisir de recevoir :
– Solenne Boiziau, chargée du programme Transitions au sein du Réseau Cohérence. Le Réseau Cohérence plaide depuis 2020 pour la mise en oeuvre de conventions citoyennes locales des transitions en Bretagne. L’association anime depuis plus d’un an un groupe de travail sur les conventions citoyennes locales, et vient de publier une brochure présentant ce travail.
– Jean-Baptiste Pointel, responsable du pôle Relation aux usagers d’Est Ensemble. En 2021, cette intercommunalité a mis en place une CCLC, qui a rendu sa charte et ses propositions le 16 février 2022.